Résumé du sujet
Le Sri Lanka est marqué par un système de castes profondément enraciné, bien qu’officiellement aboli, qui continue d’influencer les relations sociales, économiques et matrimoniales. Ce film se concentre sur les Dalit, les membres les plus marginalisés de ce système, et en particulier sur les femmes confrontées à des normes strictes autour des mariages arrangés. Le mariage devient ici une arène où se jouent des dynamiques complexes : devoirs familiaux, pressions sociales et aspirations personnelles.
Enjeux
Aujourd’hui, alors que les inégalités sociales et les questions de genre restent au cœur des débats mondiaux, ce sujet prend une résonance particulière. « Gods and Wives » interroge non seulement les structures patriarcales locales, mais aussi nos propres présupposés sur ce qui est juste, moderne ou universel. En offrant une fenêtre sur la réalité des femmes Dalit, le film invite à repenser les rapports de pouvoir et les mécanismes d’oppression dans une perspective globale. Par exemple, le film suggère que le patriarcat n’est pas simplement un système qui oppresse les femmes. Les hommes en sont également les victimes. Savez-vous que le prix pour marier sa fille, pour un homme tamoul Dalit équivaut à un million de CHF pour un travailleur suisse ? Le père de Prianka, alors que sa 3 ème fille vient au monde, envisage le suicide comme solution à son désarroi. Lui qui gagne environ 250 euros par moi, doit débourser environ 25’000 euros pour marier chacune des fille (la Dot se constitue d’une maison, d’une terre, de bijoux et d’argent cash). Il faut savoir qu’une femme mariée sans dot sera très certainement maltraitée par sa belle-famille. Pourquoi ? car ils ont besoin de la dot pour marier leur propre fille. Face à cela nos certitudes s’effondrent ; comment ferions-nous à leur place ? quelles stratégies mettre en place dans un système aussi complexe qu’injuste ? Voilà une question à laquelle chaque spectateur devra trouver sa propre réponse.
Approche anthropologique
Ce film est le fruit d’une immersion rare et privilégiée. Nous avons mené nos recherches dans une démarche proche de la Grounded Theory, en nous laissant porter par la réalité du terrain plutôt que par les seuls textes scientifiques. Nous avons également mis en place une approche collaborative, invitant les personnes concernées à réfléchir sur leur propre culture. Enfin, nous avons opté pour une diffusion sociologique et publique, de type open data, afin de partager nos résultats avec l’ensemble de la population.